le symposium de Cotonou
15 nov. 2010Le Bénin au-delà des nombreuses manifestations qui ont marqué le cinquantenaire des indépendances africaines, a eu l’idée de mener une réflexion collective à l’échelle du continent noir sur le devenir des pays africains. Sur le thème de «L’audace, unique défi pour une Afrique nouvelle», un symposium international s’est déroulé du 16 au 20 Novembre 2010 à Cotonou.
Le Professeur Albert TEVOEDJRE, médiateur de la république du Bénin et président du comité d’organisation a souhaité que le manifeste qui a été proclamé à l’issue des travaux devienne un « bréviaire » à l’usage des jeunes africains. Ceux ci avaient été invités à dessein, pour porter ces propositions dans le futur qu’ils incarnent.
Le symposium s’est déroulé autour de 2 segments ; un segment scientifique et un segment politique. Ce dernier a été animé par les présidents Paul KAGAME du Rwanda et Boni YAYI du Bénin représenté par le ministre d’Etat Pascal Irenée KOUPAKI. On notait aussi la présence du Premier Ministre du Togo et de plusieurs ministres représentants les pays d’Afrique ainsi que de Christiane TAUBIRA, la Députée de Guyane. Jean PING secrétaire général de l’Union Africaine était présent. Des membres de la famille de figures politiques des indépendances étaient également représentées, parmi lesquelles, Kwamé NKRUMAH, Patrice LUMUNBA, ou Joseph Ki-Zerbo.
4 panels formaient l’ossature des débats, qui laissaient une large place lace aux retours d’expériences, positifs ou négatifs, d’Afrique ou d’ailleurs.
Le Premier panel «L’audace de l’aveu et de la rupture» évoquait les nombreux échecs des processus de démocratisation sur le continent et la question centrale de la gouvernance et du lien avec l’ancien colonisateur.
Le deuxième panel «L’audace de la science et de ses multiples applications» venait rappeler à quel point la science et la technologie ont manqué au développement de l’Afrique, et combien les ressources du savoir endogène, comme la médecine traditionnelle africaine restaient encore à exploiter. La question de l’appropriation des savoirs, par la formation et la rétention des sachants sur le continent est bien sûr au coeur des débats.
Le troisième panel «L’audace du sursaut et de la conquête» s’attachait au développement des espaces économiques régionaux, pour un développement partagé, en relation avec les préoccupations environnementales, et pour le bien être des populations et notamment des femmes. La monnaie, Les systèmes de production et d’échange, la question de l’emploi et l’évocation du « Minimum social commun » ont été débattus.
Enfin le quatrième panel «l’audace des victoires partagées» a orienté les discussions vers de nouvelles bases de coopération Nord-Sud ou Sud-Sud, la promotion d’institutions mixtes ou conjointes de recherche et de formation en relation avec des pays de progrès reconnus et pouvant servir de modèles.
De ce travail passionnant de vision prospective des cinquante prochaines années africaines, sont issus un rapport général et un manifeste. Ils seront mis à disposition des états africains et connaîtront plusieurs éditions au cours des années à venir, établis par un comité de suivi du symposium.