A la recherche de financements innovants

Aujourd’hui, le consensus est universel, il faut lutter contre les conséquences du changement climatique qui affectent plus particulièrement des continents vulnérables comme L’Afrique. Mais si le consensus est établi, la mise en œuvre de stratégies pour réduire les gaz à effet de serre et leur financement,  notamment pour les pays vulnérables, font toujours débat.

Comment donc financer les programmes nationaux visant à atténuer les conséquences du réchauffement climatique ? 

Par l’aide publique au développement ? Dans le cadre des OMD, il était prévu que les pays industrialisés consacrent 0,7% de leur PIB à l’APD à partir de l’an 2000. Quelques pays ont honoré cet engagement : le Danemark, les Pays Bas, la Norvège, ou la Suède, la liste n’est pas exhaustive. Cependant des pays comme la France sont passés de 0,57% en 2005 à 0,49% en 2008. La crise financière actuelle et le déficit chronique de certains pays industrialisés contraignent les acteurs de la lutte contre le réchauffement climatique à imaginer de nouvelles sources de financement.

 

Le Mécanisme de Développement Propre en serait-il une ? Sa mise en œuvre a montré des limites : en effet, des pays émergents comme le Brésil et l’Inde ont eu accès à 80% des financements du MDP tandis que la part de l’Afrique ne représente que 2%. Les raisons de cette sous représentation de l’Afrique dans le MDP ?  Essentiellement des conditions d’éligibilité  contraignantes et des lourdeurs administratives ! 

 

L’Afrique ne bénéficie donc pas de financements disponibles selon un mécanisme simple, efficace, adapté aux entrepreneurs ou associations, aux différents types et tailles d’entreprises ainsi qu’aux capacités de financement des entrepreneurs africains.

 

Il est à présent urgent d’imaginer de nouvelles sources de financements stables, pérennes, prévisibles et indépendantes des pays industrialisés. Déjà, on peut regarder en direction d’un nouveau secteur d’activités qui se développe, l’économie du carbone, située à la croisée des politiques publiques et des marchés financiers.

 

Du côté des taxes, les pistes à explorer sont diverses. On peut imaginer une taxe sur les transactions financières internationales, ou pourquoi pas sur les revenus de la publicité !                              

Quel qu'il soit, le nouveau système devra prendre en compte:        

  • les systèmes de prévention
  • le coût de la pollution,
  • les droits d’émission de gaz à effet de serre
  • changement de production ou de modèle économique (ex: un éleveur qui passerait de l'élevage de bovins à l'élevage de volailles doit pouvoir être soutenu)

La communauté internationale  commence à se mobiliser sur cette question. Ainsi, il se tiendra le 4 et 5 Mars 2010 à Paris, un forum des innovations financières organisé par l’Agence Française de Développement, la Banque Mondiale et la Fondation Bill et M Gates. Et l’Afrique ne sera pas en reste puisqu’un forum similaire est prévu prochainement à Ouagadougou, au Burkina Faso. 

 
Les financiers africains doivent participer à la conception de ces outils. Ils peuvent imaginer des mécanismes sud-sud qui tiennent compte des convergences d’intérêt.                                      

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