Quelles sont les missions de l'association "The Sustainable Development's Youth", "les Jeunes pour le développement durable", dont vous êtes membre ?
Notre président l'a fondée à son retour au Maroc, après avoir participé au lancement des Objectifs de Développement Durable, les "ODD", par les Nations-Unies à New York.
Lorsque j'ai été contactée par l'association en 2016, j'ignorais tout des ODD et de l'Agenda 2030, comme pratiquement toute la population marocaine. C'est justement le premier objectif de l'association : sensibiliser les marocains, et surtout la jeunesse, aux ODD. Dans un premier temps nous avons donc organisé une campagne de sensibilisation dans tout le Maroc, nous avons formé des ambassadeurs pour qu'ils transmettent eux-mêmes l'information sur l'ensemble du territoire. Nous avons touché à ce jour directement 15 000 personnes et probablement plus de 30 000 indirectement.
Comment votre parcours personnel vous a-t-il menée à cet engagement et quel est le profil des autres membres de l'équipe ?
Je suis biologiste, mais aussi passionnée d'environnement et d'éducation scientifique, l'ODD 4 qui parle d'éducation est mon préféré ... je me suis donc particulièrement trouvée dans les missions auprès des jeunes et des enfants. Dans l'association nous avons entre dix sept et trente ans, certains ont passé leur bac la semaine dernière, d'autres sont biologistes, ingénieurs en énergies renouvelables ou experts en finance, en droit, en marketing... Nous avons des compétences, des idées et des propositions à faire, et nous voulons participer concrètement aux orientations en matière de développement durable dans notre pays.
Comment comptez-vous prendre votre part dans ce domaine ?
Nous avons réfléchi à la manière d'avoir un impact direct en plus de la sensibilisation, pour aller vers le "Policy Making", la contribution aux politiques publiques. Nous avons fait le choix de travailler sur les statistiques. En plus d'organiser les débats avec les jeunes, nous travaillons désormais avec des questionnaires pour ramener des données sur l'appropriation des ODD, en demandant par exemple : "quel ODD est prioritaire dans votre localité" ? "Quelles réalisations sont déjà visibles, lesquelles manquent encore ? "A la réalisation de quel ODD aimeriez-vous participer ?
Nous avons lancé une campagne "Jeunesse et enfance" dans toutes les régions du Maroc pour prolonger la sensibilisation par la création d'une feuille de route et créer ainsi un impact positif. Nous avons aussi entamé des actions avec des entreprises qui contribuent à l'agenda 2030. Nous formons par exemple les agriculteurs aux pratiques durables pour le compte d'une start-up qui travaille dans le domaine agroalimentaire.
Travaillez-vous avec les institutions marocaines ?
Le "plus" de l'association c'est que nous collaborons toujours avec les institutions gouvernementales. Nous avons le soutien du Parlement, de plusieurs ministères dont celui des Affaires étrangères, et du Secrétariat d'état chargé du développement durable qui soutient notre campagne nationale dans les régions. Nous ne pouvons rien faire seuls, l'implémentation des actions nécessite ce partenariat. Nous faisons donc du plaidoyer avec le gouvernement.
Comme nous faisons partie des acteurs de la campagne globale de l'ONU pour les ODD, nous avons aussi été sollicités pour faire ce travail en dehors du Maroc, au Congo Brazzaville, au Nigéria, avec les Nations-Unies à Genève, à Bohn, à New York. L'agenda 2030 devient "tendance" !
Qu'est-ce qui vous a amenée aujourd'hui à contribuer au séminaire des managers durables dont vous assurez la logistique ?
Le contact est venu par la responsable du Global Compact au Maroc, Salma Boudina, qui participe au séminaire. J'organise beaucoup d'évènements dans le cadre de notre association, et j'ai désormais une bonne maîtrise de ce travail. J'ai entendu "développement durable" et "ODD" et j'ai foncé ! Etre passionnée par ce que l'on fait .. c'est ça le point clé !