Chez SOLEEN, nous sommes porteurs d’une vision. Nous voulons être acteurs de changement local avec un impact global, proposer des solutions cohérentes avec le développement économique en Côte d'Ivoire mais qui bénéficient des expériences menées à travers le monde. 

Elisabeth YOBOUE, "green entrepreneure" ivoirienne, CEO de SOLEEN

#RSEAfriqueIls-elles ont créé des entreprises à impact positif, sont en charge de la responsabilité sociétale dans leur société, créent des solutions autour du numérique, forment aux pratiques de productions respectueuses de l’homme et de l’environnement.. Ils sont les acteurs de l'économie inclusive et durable en Afrique et nous sommes heureux de leur donner la parole.

Vous êtes une jeune ‘’green entrepreneure" ivoirienne de 33 ans, vous avez créé votre entreprise, SOLEEN, il y a trois ans à Abidjan. Quel est le cœur de votre activité ?

SOLEEN est une entreprise ivoirienne spécialisée dans la promotion et la fourniture de solutions environnementales pour l’eau, l’énergie et les déchets. Des solutions intégrées, innovantes et accessibles, sous forme d’équipements, de technologie verte, de logiciels et de prestation de services. Nous accompagnons les entreprises et les particuliers dans leur démarche environnementale et le développement d’un comportement éco-durable.

Nos clients sont des multinationales et des PME dans les secteurs de l’agro-alimentaire, des mines et du pétrole. Avec mes associés, cofondateurs de SOLEEN, nous avons une approche bien particulière et très pragmatique qui est d’offrir des solutions accessibles en termes de coût aux entreprises locales. L’émergence économique et la croissance en Afrique passent par l’industrialisation pour transformer structurellement nos économies, pour le développement de nos pays et le bien-être des populations. Mais les enjeux environnementaux doivent être analysés en parallèle pour un développement durable.

Ainsi le challenge pour nous est de réussir à proposer des solutions qui répondent non seulement aux exigences environnementales et sécuritaires de nos clients mais aussi à la rentabilité de leur activité. Si nous proposons des solutions hors de prix à nos clients ils nous répondront « SOLEEN, c’est très bien, c’est écolo, mais c’est trop cher ». Et finalement, l’objectif de réduction de l’impact environnemental ne sera pas atteint.

La performance et l’accessibilité financière de nos solutions sont les clés pour que nous passions à l’action, et l’action, c’est cela qui nous tient à cœur !

A quel moment avez-vous acquis ces convictions et comment êtes-vous devenue entrepreneure ?

Je suis ingénieure des mines option pétrole diplômée de la 9e promotion de l’Ecole Supérieure des Mines et de Géologie, de l'Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny. Des le début de ma carrière professionnelle, les postes que j'ai occupés étaient orientés Qualité Hygiène Sécurité Environnement d’abord dans une entreprise de services pétroliers puis dans un groupe spécialisé dans l’environnement. J’ai travaillé pendant 3 ans en tant que responsable d’un service de gestion de déchets industriels et pétroliers.

J’ai eu l’opportunité de toucher certaines réalités notamment la gestion et le traitement des eaux industrielles chargées de métaux lourds, la potabilisation des eaux, les sols pollués, le traitement des batteries, la gestion écologique des déchets et certains défis environnementaux auxquels les entreprises sont confrontées. Dans l’attitude des entreprises, il y avait deux tendances. Soit elles arrivaient à trouver des acteurs locaux qui pouvaient les accompagner avec des solutions performantes et abordables, soit elles devaient se tourner vers des acteurs étrangers. Certaines entreprises souvent hésitantes à s’engager car cela représenterait de gros investissements, remettaient la question à plus tard.

J’ai toujours eu une âme d’entrepreneur à travers mes différentes activités professionnelles et associatives. J’aime être un acteur de changement, apporter de la valeur. Cette expérience professionnelle m’ayant permis de découvrir cette opportunité, l’idée de SOLEEN est née !

Est-ce que la sensibilisation au problème environnemental est largement partagée en Côte d’Ivoire, notamment dans les entreprises ?

Le problème environnemental est visible et ressenti par tous. L’agriculture est touchée par le changement climatique. Nous connaissons depuis quelques années des inondations dues à la densité des précipitations avec des conséquences catastrophiques. Nous sommes confrontés aux problèmes de gestion des déchets, de traitements des rejets industriels solides, liquides ou gazeux. Les impacts sur la santé sont aussi une réalité avec le développement des cancers autant chez les adultes que chez les enfants.

Nous prenons conscience que chacun doit agir à son humble niveau. Dans ce contexte, je peux affirmer que la sensibilisation au problème environnemental est partagée en Côte d’Ivoire. Certes ces efforts doivent être maintenus. Les structures étatiques sont engagées dans la sensibilisation. Des cadres d’échanges et d’actions se mettent en place au niveau national, avec les activités des ONG, la formation dans les écoles et les universités. Les entreprises s’engagent de plus en plus à travers la mise en œuvre de leur politique QHSE et/ou leur stratégie RSE. Plusieurs entrepreneurs compétents se sont lancés avec succès dans des activités de valorisation des déchets. Enfin, au niveau des médias, des journalistes bien au fait de ces questions environnementales les traitent avec un fort niveau d’expertise.

Nous nous sommes rencontrées aux DeauvilleGreenAwards, un festival de films sur l’environnement. Dans votre activité avez-vous un intérêt particulier pour les médias et l’audio-visuel ?

Je suis très intéressée par les productions audio-visuelles sur l’environnement et le développement durable car mener une bonne sensibilisation passe par des bons outils de communication. Le Festival m’a permis de visionner des productions audio-visuelles de qualité qui m’inspirent, qu’elles proviennent des entreprises, des collectivités ou des ONG. Quand je participe à un salon d’équipement professionnel, je vois des équipements, de la technologie. Mais quand je participe à un festival comme celui-ci, dont le thème cette année est l’eau, ce sont les problématiques qui sont exposées à 360°. Je découvre des solutions avec leurs avantages, inconvénients et surtout les limites. Je comprends comment utiliser les supports de communication, quelle stratégie développer pour toucher des cibles, identifier les acteurs et je profite de ce cadre pour nouer des collaborations.

Quand on est entrepreneur, on a un projet d’entreprise qu'il faut confronter régulièrement à la réalité. Au fur et à mesure de sa mise en œuvre, on le peaufine en fonction des besoins de la communauté dans laquelle nous vivons. Je me dois de faire une veille stratégique. Je suis attentive à ce qui se passe autour de moi. Je voyage, j’écume les colloques, les forums, les séminaires, les festivals. Je suis à l’affut de tout, et particulièrement de bons partenaires !

La question des partenaires est cruciale dans votre activité ?

Absolument. Nous nous appuyons sur notre réseau de partenaires nationaux et internationaux spécialisés dans les métiers de l’environnement que nous mettons au service de nos clients. Ce réseau est indispensable et nous le bâtissons chaque jour avec des acteurs venant du monde entier et qui partagent nos idéaux. Chez SOLEEN, nous sommes porteurs d’une vision. Nous voulons être acteurs de changement local avec un impact global, proposer des solutions cohérentes avec le développement économique en Côte d'Ivoire mais qui bénéficient des expériences menées à travers le monde.

Tout fournisseur de solutions environnementales partageant notre vision sur l’accessibilité, l’innovation et la performance, peut nous rejoindre.

Elisabeth YOBOUE, "green entrepreneure" ivoirienne, CEO de SOLEEN

Que souhaitez-vous dans les prochaines années pour le développement de SOLEEN ?

Tout d’abord, je souhaite le développement de nos activités en Cote d’Ivoire et en Afrique. Ensuite j'aimerais qu'il y ait davantage de collaboration Nord-Sud, de partenariats technologiques et commerciaux, de partage des expériences et des technologies vertes développées en Amérique, en Europe, en Asie et en Afrique.

Les problèmes environnementaux sont ressentis partout. Qu'on soit en Côte d’ivoire, en Chine ou ailleurs, nous sommes tous concernés. Seules nos actions conjuguées nous permettront de bien appréhender la situation, de trouver des solutions et des stratégies climats pour rester sous les 2 degrés d’augmentation de la température de la planète. Cette conviction me porte, elle me permet de surmonter toutes les difficultés que nous pouvons éventuellement rencontrer dans le développement de l’entreprise.

Donc, avis aux partenaires potentiels qui partagent notre vision, nous sommes à leur écoute !

Elisabeth YOBOUE, "green entrepreneure" ivoirienne, CEO de SOLEEN
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